Définition : Hérédité
Transmission des caractéristiques génétiques des parents à leur progéniture.
L’hérédité en psychologie
L’hérédité en psychologie fait référence à l’influence des gènes sur les traits psychologiques, les comportements et les processus mentaux. Plusieurs études ont montré que l’hérédité joue un rôle significatif dans divers aspects de la psychologie, tels que l’intelligence, la personnalité et les troubles mentaux. Selon Plomin et Deary (2015), « les études d’association pangénomique ont montré que les effets génétiques sur l’intelligence sont répartis sur tout le génome plutôt que concentrés sur quelques régions spécifiques ».
L’influence de l’hérédité sur l’intelligence
L’intelligence, définie comme la capacité de résoudre des problèmes et d’acquérir des connaissances, est un trait fortement hérité. Selon une étude menée par Plomin et al. (2014), l’héritabilité de l’intelligence est d’environ 50 %, ce qui signifie que la moitié des différences individuelles dans l’intelligence est due à des facteurs génétiques. Cependant, les gènes responsables de ces différences restent largement inconnus. Bouchard et McGue (2003) ont déclaré que « les études de jumeaux et d’adoption montrent une héritabilité substantielle pour l’intelligence, mais les études d’association génétique ont eu du mal à identifier les gènes spécifiques impliqués ».
L’hérédité et la personnalité
La personnalité est un autre domaine où l’hérédité joue un rôle important. Les cinq grands traits de personnalité, à savoir l’extraversion, l’agréabilité, la conscience, l’émotivité et l’ouverture à l’expérience, montrent des niveaux d’héritabilité variant de 40 à 60 % (Bouchard, 2004). Ces estimations sont basées sur des études de jumeaux et d’adoption, qui permettent de séparer les influences génétiques des influences environnementales. Comme pour l’intelligence, les gènes spécifiques responsables de ces différences de personnalité restent largement inexplorés.
L’hérédité et les troubles mentaux
Les troubles mentaux, tels que la dépression, les troubles bipolaires et la schizophrénie, ont également une composante génétique. Les études de jumeaux et d’adoption ont montré que l’héritabilité de ces troubles varie de 40 à 80 % (Sullivan, Daly, & O’Donovan, 2012). Les gènes impliqués dans la régulation de la neurotransmission, la réponse au stress et la neuroplasticité ont été associés à un risque accru de troubles mentaux. Par exemple, la variante du gène BDNF a été associée à un risque accru de dépression (Gatt et al., 2009).
L’interaction gène-environnement
L’hérédité en psychologie ne fonctionne pas isolément ; les gènes interagissent avec l’environnement pour influencer les traits psychologiques. Selon Moffitt et al. (2005), « l’interaction gène-environnement se produit lorsque l’effet d’un gène sur un trait est modifié par des facteurs environnementaux ». Par exemple, l’étude de Caspi et al. (2003) a montré que les individus porteurs de la variante du gène 5-HTT présentent un risque accru de dépression en cas d’événements stressants de la vie. Cette découverte souligne l’importance de considérer les influences environnementales lors de l’étude de l’hérédité en psychologie.
Limites et défis de la recherche sur l’hérédité en psychologie
La recherche sur l’hérédité en psychologie est confrontée à plusieurs défis, tels que l’identification des gènes spécifiques impliqués dans les traits psychologiques et la prise en compte des interactions gène-environnement. Comme l’ont souligné Plomin et Deary (2015), « la plupart des gènes associés à l’intelligence et à la personnalité sont encore à découvrir, et leur identification est compliquée par la polygénicité et la complexité des interactions gène-environnement ». En outre, les différences individuelles dans l’expression génétique peuvent compliquer davantage l’étude de l’hérédité en psychologie.
Études citées dans l’article :
* Bouchard, T. J. (2004). Genetic influence on human psychological traits: A survey. Current Directions in Psychological Science, 13(4), 148-151.
* Bouchard, T. J., & McGue, M. (2003). Genetic and environmental influences on human psychological differences. Journal of Neurobiology, 54(1), 4-45.
* Caspi, A., Sugden, K., Moffitt, T. E., Taylor, A., Craig, I. W., Harrington, H., … & Poulton, R. (2003). Influence of life stress on depression: moderation by a polymorphism in the 5-HTT gene. Science, 301(5631), 386-389.
* Gatt, J. M., Nemeroff, C. B., Dobson-Stone, C., Paul, R. H., Bryant, R. A., Schofield, P. R., … & Williams, L. M. (2009). Interactions between BDNF Val66Met polymorphism and early life stress predict brain and arousal pathways to syndromal depression and anxiety. Molecular Psychiatry, 14(7), 681-695.
* Moffitt, T. E., Caspi, A., & Rutter, M. (2005). Strategy for investigating interactions between measured genes and measured environments. Archives of General Psychiatry, 62(5), 473-481.
* Plomin, R., & Deary, I. J. (2015). Genetics and intelligence differences: five special findings. Molecular Psychiatry, 20(1), 98-108.
* Plomin, R., Haworth, C. M., Meaburn, E. L., Price, T. S., & Davis, O. S. (2014). Common DNA markers can account for more than half of the genetic influence on cognitive abilities. Psychological Science, 24(4), 562-568.
* Sullivan, P. F., Daly, M. J., & O’Donovan, M. (2012). Genetic architectures of psychiatric disorders: the emerging picture and its implications. Nature Reviews Genetics, 13(8), 537-551.