Définition : Émotion

État subjectif caractérisé par des sentiments tels que la joie, la tristesse, la colère et la peur.

Les émotions

Les émotions sont au cœur de l’expérience humaine et jouent un rôle crucial dans notre bien-être psychologique. Elles influencent notre manière de penser, de prendre des décisions et d’interagir avec notre environnement. 

Les théories des émotions

Au fil des ans, plusieurs théories des émotions ont été proposées pour expliquer la nature et la fonction des émotions. Parmi les plus influentes, on trouve la théorie de James-Lange (1884), la théorie de Cannon-Bard (1927) et la théorie de Schachter-Singer (1962).

a) La théorie de James-Lange suggère que les émotions résultent de notre perception des changements physiologiques qui surviennent en réponse à un événement ou une situation. Par exemple, nous ressentirions de la peur parce que nous percevons notre rythme cardiaque accéléré et notre respiration rapide.

b) La théorie de Cannon-Bard, en revanche, postule que les émotions et les réponses physiologiques sont indépendantes et se produisent simultanément. Cette théorie s’appuie sur des études montrant que les réponses émotionnelles peuvent se produire même en l’absence de réponses physiologiques.

c) La théorie de Schachter-Singer, également appelée théorie de l’attribution cognitive, propose que les émotions résultent de l’interprétation cognitive de nos réponses physiologiques à un stimulus. Autrement dit, les émotions sont déterminées par la manière dont nous interprétons nos sensations corporelles en fonction du contexte.

Les bases biologiques des émotions

Les recherches en neurosciences ont permis de mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans les émotions. Une étude clé de cette perspective est celle de LeDoux (1996) sur la peur chez les rats. LeDoux a identifié l’amygdale comme étant un élément essentiel dans le traitement de la peur, en montrant que les lésions de l’amygdale réduisaient la réponse de peur chez les rats.

D’autres études ont révélé le rôle du cortex préfrontal dans la régulation des émotions. Davidson et al. (1990) ont découvert que l’activité asymétrique du cortex préfrontal est liée aux émotions positives et négatives. Plus précisément, une activité accrue dans l’hémisphère gauche est associée à des émotions positives, tandis qu’une activité accrue dans l’hémisphère droit est liée aux émotions négatives.

Les émotions et la prise de décision

Les émotions jouent également un rôle important dans notre processus de prise de décision. Une étude influente à cet égard est celle de Damasio (1994), qui a examiné les patients atteints de lésions du cortex préfrontal ventromédian. Ces patients présentaient des difficultés à prendre des décisions rationnelles, malgré une intelligence normale et des capacités logiques intactes. Damasio a suggéré que les émotions sont essentielles pour guider nos choix en attribuant des valeurs positives ou négatives aux différentes options.

Les émotions et la régulation émotionnelle

La régulation émotionnelle est la capacité d’influencer, gérer et moduler nos émotions en fonction des situations et des objectifs. Gross (1998) a développé le modèle processuel de la régulation émotionnelle, qui décrit différentes stratégies pour moduler les émotions, telles que la sélection de la situation, la modification de la situation, le déploiement de l’attention, la modification cognitive et la modulation de la réponse émotionnelle.

Les études ont montré que la régulation émotionnelle efficace est liée à une meilleure santé mentale et à une meilleure adaptation aux défis de la vie. Par exemple, Bonanno et Keltner (2004) ont découvert que les individus capables de réguler efficacement leurs émotions après des événements traumatisants étaient plus résilients et présentaient une meilleure santé mentale à long terme.

Les émotions ont également un rôle crucial dans la communication et les relations interpersonnelles. Les travaux de Ekman (1972) ont révélé que certaines expressions faciales émotionnelles, telles que la joie, la tristesse, la colère, la surprise, la peur et le dégoût, sont universelles et reconnues par les individus de différentes cultures. Ces expressions sont considérées comme des signaux sociaux qui facilitent la compréhension mutuelle et la coordination entre les individus.